Au Bénin, il est rendu opérationnel un mécanisme de prévention, de répression et de prise en charge des victimes et survivantes de violences basées sur le genre (VBG). Au cœur de ce dispositif, l’Institut national de la femme (INF), mis en place par le gouvernement depuis 2021.
Cotonou. Rue passant devant la Présidence de la République vers le carrefour Soneb, Avenue Jean-Paul II. Dans l’angle gauche de ce carrefour se dresse un immeuble de type R+3, sanctuaire du combat pour les droits des femmes et leur autonomisation. C’est ici, le siège national de l’une des structures à l’écoute des victimes et survivantes des Violences basées sur le genre (VBG) au Bénin : l’Institut national de la femme (INF). « Il est un instrument de lutte contre toutes formes de discriminations et de violences à l’égard des femmes et des filles. Véritable cadre de concertation avec les organisations de la société civile qui œuvrent à la protection et à la promotion de la femme, l’Institut dispose, par ailleurs, d’un service actif d’écoute qui reçoit et traite les dénonciations de faits de discrimination ou de violence dont les femmes et les filles sont l’objet. Il dispose du droit d’ester en justice et de se constituer partie civile pour ces faits », peut-on déjà lire dans sa mission. Il travaille en collaboration entre autres, avec les Centres intégrés de prise en charge des victimes et survivants(es) de VBG (CIPEC).
L’INF est l’une des avancées en termes de structures qui participent au cadre institutionnel de prévention et de prise en charge des VBG au Bénin. Lequel cadre fournit entre autres services, l’information des victimes, le soutien psychologique et psychiatrique, le soutien social, le soutien sanitaire, le service des officiers de police judiciaire, le suivi des démarches juridiques et administratives, la formation préventive sur l’égalité genre, le soutien à la formation et à l’insertion professionnelle, la facilité d’accès aux centres d’accueil.
Mis en place en 2021, l’institut constitue aujourd’hui l’un des portails d’accès des victimes et survivantes au circuit de prise en charge holistique établi par l’Etat béninois. En 2023, l’INF a enregistré et traité 1117 cas de violences faites aux femmes et aux filles. Sur cette période, le Bénin a enregistré officiellement plus de 18966 victimes de VBG dont 3272 cas ont été référés aux Officiers de Police Judiciaire (OPJ), d’après les données du Système intégré des données relatives à la famille, la femme et l’enfant, SIDoFFE.
Suivant ses attributions, l’INF « organise la lutte contre toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme : violence physique, psychologique, économique, harcèlement sexuel, lévirat, mutilations génitales féminines, exploitation et traite, mariage forcé, mariage précoce, … et mobilise l’appui en faveur de cette lutte ; anime un service d’écoute, veille à la disponibilité d’une ligne d’assistance pour tout signalement et reçoit les dénonciations de victimes ou de personnes ayant connaissance de faits de violence ou de discrimination ; soutient les victimes de façon optimale et notamment les assiste face à toute structure ou administration accusée ou soupçonnée de discrimination à leur endroit ; exerce des actions en justice, se constitue partie civile devant les juridictions ordinaires et également devant toutes juridictions spécialisées ; etc.».
Son plan stratégique de développement et de performance (2024-2030) validé en août 2023 et adopté par le Conseil d’Administration en avril 2024, s’articule autour de cinq orientations stratégiques majeures à savoir : Contribution à l’amélioration de la teneur et de la mise en œuvre des politiques publiques nationales de lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard de la femme et de la fille ; Amélioration du leadership de la femme et de la fille ; Renforcement de la coordination et de la synergie des interventions de lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard de la femme et de la fille ; Renforcement de la prise en charge holistique des victimes de discrimination et de violence ; Mise en place des capacités opérationnelles de l’INF. La vision c’est, « d’ici à 2030, l’Institut national de la femme est une institution moderne et innovante, reconnue pour la pertinence de ses actions dans la promotion du leadership féminin et la défense des droits de la femme et de la fille. » « Notre engagement pour la création d’un monde où chaque femme et fille peut vivre sans crainte de discrimination ou de violence guide chacune de nos actions », écrit la Secrétaire exécutive de l’INF, Flore Djinou.
Toute victime ou citoyen en général peut accéder à l’INF via le (+229)20212415 ou le numéro d’alerte (+229) 0151078888. L’institut dispose d’une plateforme numérique accessible via https://www.inf.bj/mission/#. La rubrique « J’ai besoin d’aide » renvoie sur le compte WhatsApp (+229) 0151078888.
Avec CeRADIS-ONG, membre de l’Alliance Droits & Santé
