Les élus communaux, les leaders religieux, les acteurs de l’éducation et l’ONG Creuset de Recherche pour l’Identification et la Promotion des Alternatives du Développement Durable (Cripadd), en collaboration avec l’Association des Etangs et Marais d’Ars en Ré (AEMA) et l’Association Humanitaire Pour l’Afrique (AHPA), étaient en conclave le lundi 24 février 2025 dans les locaux de l’arrondissement de Tokpa-Domè dans la commune de Kpomassè. Les échanges ont porté sur la restauration et la gestion durable concertée des zones humides.
C’est dans le cadre du projet de restauration et de gestion durable concertée des zones humides à Kpomassè, que la rencontre du 24 février a été organisée en vue de présenter le contexte des forêts au niveau local aux autorités et autres acteurs de préservation de la commune. Plusieurs communications ont permis aux participants de faire le diagnostic de la gestion durable des zones humides de la commune de Kpomassè située au sud-ouest du Bénin. Le Responsable communal des eaux, forêts et chasse, le Président de l’ONG Cripadd dans leurs communications ont présenté l’historique des forêts sacrées et les forêts de mangrove dans le bassin versant Est du lac Ahémé dans la commune de Kpomassè. Un accent particulier a été mis sur leur évolution dans le temps, les causes de leur état actuel de décadence.
Le Responsable communal des eaux, forêts et chasse, Adrien Seguedekoun, pour sa part, est intervenu sur l’état des forêts dans la commune. Il n’a pas manqué de lever le voile sur les espèces végétales interdites de coupe et les sanctions réservées aux contrevenants. Le communicateur a insisté sur le cas des palétuviers qui sont interdits de coupe. Le Directeur de AEMA, Pierrick François, a dans son message présenté les résultats de l’étude diagnostique sur l’état des mangroves et forêts sacrées à Kpomassè. Il a montré l’urgence de travailler pour sa restauration et sa gestion durable qui dit-il, doit connaitre l’implication de tous les acteurs.

Félix Danvi, Président de Cripadd, a exposé les services écosystémiques de la mangrove, des forêts sacrées et leurs bienfaits pour le bien-être de la communauté. Parlant des actions prévues dans le cadre dudit projet soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et SO Coopération, Danvi a fait savoir la nécessité de l’éducation environnementale des écoliers. Il n’a pas occulté la réalisation concertée d’un plan de gestion des forêts de mangrove et les forêts sacrées, de la multiplication et plantation des palétuviers. Les échanges ont connu la participation active des cadres de la mairie, de la cellule communale de l’Agence Territoriale du Développement Agricole (Atda), des Chefs d’arrondissement, des représentants des villages concernés, des leaders religieux, de représentants du centre des jeunes de la commune, les acteurs de l’éducation et les représentants des acteurs économiques du lac Ahémé.
Appel de l’ONG CRIPADD
La mangrove est un écosystème essentiel pour la survie de certaines espèces végétales et animales menacées. Cet écosystème fait du milieu une zone d’alimentation et de repos pour une panoplie d’oiseaux migrateurs. C’est fort de cela que le Président de Cripadd incite à l’adoption d’une synergie d’action entre les autorités municipales, la cellule communale des eaux, forêts et chasse, les communautés riveraines, et les autres acteurs autour de la sauvegarde et la gestion communautaire durable de ces forêts sacrées, réservoir de biodiversité et protégeant contre le changement climatique. Selon Cripadd, les mangroves permettent la protection des côtes contre les tempêtes, les inondations et l’érosion. Elles jouent un rôle important dans les processus de régulation climatique. La restauration de la mangrove renforce la résilience des populations vulnérables et contribue à la séquestration du carbone.
Par Patrice SOGLO