Avant le repas à midi à la cantine scolaire, les écoliers et écolières de l’école primaire publique Yapo N’kparou dans le premier arrondissement de Parakou bénéficient d’un petit déjeuner à 10h les jours de classe. C’est à l’actif de la communauté à travers l’Association des parents d’élève (APE). C’est une expression de leur fierté par rapport à l’avènement de la cantine dans leur école. « Tous les parents se sont réunis pour montrer que nous sommes fiers. L’Etat a donné la cantine. Nous-mêmes on va donner la bouillie », explique le président du bureau APE, Abdoulaye Bagoudou.

C’est aussi une manière pour eux de participer au maintien des enfants à l’école. « Les enfants vont se mobiliser, venir à l’école et bien travailler », rassure le président APE. Son vice-président raconte qu’avant cette initiative, il y avait une bonne dame qui vendait de la nourriture aux enfants à 10 h dans cette école mais certains enfants vont payer du bonbon ; d’autres n’ont même pas l’argent du petit déjeuner. Parmi ces derniers, certains vont à la maison à l’heure de la récréation mais ne reviennent plus. « Depuis cette initiative des parents d’offrir le petit déjeuner, il y a de la stabilité », confirme le maître cantine Halarou Bamisso. « On a constaté que les enfants, à partir de 10h après avoir pris la bouillie, suivent bien en classe », ajoute l’instituteur. Ce petit déjeuner est constitué essentiellement de bouillie à base de maïs et du sorgho.

A cet effet, les parents offrent jusqu’à 20 kilogrammes de céréales par semaine. Au début de l’expérience, c’est grâce à une collecte de vivres entre eux. Ils cotisent aussi de l’argent pour payer du sucre. Mais depuis un an, les vivres proviennent d’un champ qu’ils cultivent pour appuyer la cantine scolaire. Outre le petit déjeuner, ils apportent aussi des condiments pour la préparation de la sauce à la cantine scolaire. Ils ont initié aussi un jardin scolaire mais qui est en souffrance à cause des animaux qui viennent détruire les cultures, faute de palissade.